A Paris, il y a l'Elysée, un palais entouré d'un grand parc, résidence officielle de nos Présidents de la République, édifié dans la continuité d'une large avenue plantée d'arbres : les Champs-Elysées.
Des noms curieusement associés à un lieu très particulier... que les anciens situaient quelque part dans les Enfers ; lieu de perdition ou lieu de plaisirs ...
Sous l'Ancien Régime, le bal a depuis longtemps été l'un des divertissements favoris des classes privilégiées (noblesse et bourgeoisie) qui se réunissaient dans les salons de leurs hôtels particuliers : il s'agit d'abord de bals masqués, puis de bals costumés. Puis des établissements (tels la Comédie Française et l'Opéra Comique) offrent les plaisirs de la danse. Enfin, une ordonnance royale institue le "Bal de l'Opéra" avec ses fameux cortèges de rues (Le Veau Gras de Montmartre, la Reine des Blanchisseuses , et la Courtille à Belleville).
Le bal devient le passe-temps de toutes les classes de la société
Au-delà du mur des Fermiers Généraux on s'encanaille. A Montmartre, la quadrille, danse collective et "endiablée" fait fureur.
A l'aube du XIX siècle, quelques entrepreneurs tirent alors partie de cette passion naissante et ouvrent des salles de bals dans les faubourgs de Paris
- Dans le quartier du Faubourg du Roule, le célèbre Bal Mabille est à l'origine (à la fin du second Empire) une salle de danse implantée avenue Montaigne. Mabille un professeur de danse, y dispense des cours, avant d'ouvrir ses bals, fréquentés par une société aisée amatrice de plaisirs inavoués que présentent certains participants : Rigolboche esquive les premières figures de cancan, on y découvre aussi la Polka. La salle de bal magnifiquement décorée de décors champêtres, illuminée de lampions, est détruite par deux obus lors du siège de Paris en 1870.
- l'Elysée-Montmartre, ouvert en 1807 reste, malgré des avanies (incendié à deux reprises d'abord en1900, et récemment encore, en mars 2011) la mythique salle de concerts et de spectacles que nous connaissons, tandis qu'à Ménilmontant, hameau de Belleville
des salles des bals, des caf'conc, des guinguettes fleurissent également.
Le rue de l'Elysée de Ménilmontant percée en 1897, occupe en réalité l'emplacement d'un ancien bal publique.
L'Elysée : lieu de plaisir ou lieu de perdition ... la petite rue fleurie s'arrête abruptement, à notre grand désarroi, de même que la voie qui lui est contiguë.
Truffé d'impasses et de fausses pistes, l'actuel Ménimontant, avec son dédale de ruelles interrompues
parviendrait à nous égarer, s'il ne s'agissait de l'indéfectible flair de Pistol.
Si la gouaille populaire et la bonne franquette restent vivaces,
l'esprit de révolte l'est aussi.
Aménagements prioritaires à l'emporte-pièce, abus des bouldozeurs, prolifération de tours, expulsions des résidents les plus modestes désormais parqués dans des "cités", provoquent un mouvement de contre offensive, le ZOO PROJECT, organisé par un collectif d'artistes,
qui peuplent les murs nus, de gigantesques créatures porteuses de messages sans équivoque ; elles visent à mener le passant à la réflexion.
Réservoir des eaux de la Dhuys qui devaient alimenter Paris, terre de vignobles, "Ménilmuche" dont l'histoire reste étroitement liée à Belleville, célèbre toujours allègrement l'eau, la vie, et le bon vin
à l'ombre de l'imposant clocher de Notre Dame de Ménilmontant.
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