Comme par enchantement, nous sommes sortis par la porte opposée à l'entrée, davantage par curiosité que par nécessité
et débouchons dans le cadre idyllique d'une cour paisible qui tire son nom d'un certain marquis, ancien aide de camp de Condé, dont les débordements libertins firent surtout la notoriété.
Une congrégation de tilleuls prête son ombre bienfaisante, et donne à la cour l'allure d'une place de village.
Nous contournons les replis de l'édifice avant d'aboutir dans un décrochement, où dans la plus grande discrétion se niche une surprise.
Suspendu à l'oculus qui domine l'encadrement d'une modeste porte -laquelle donne accès à l'une des chapelles qui composent la Chapelle -un cadran solaire nous retient sur place quelques minutes. Silencieuse et immobile, l'ombre du style se déplace inexorablement sur le cadran.
Il est toujours temps d'admirer l'élégante harmonie, inscrite sur la façade d'une aile de l'hôpital, dont la régularité ordonnée des étages, ponctués de hautes fenêtres, est agrémentée de stores jaunes qui contribuent à la parer d'un abord pimpant et coquet.
A la faveur d'un tour de cour, nous découvrons presque fortuitement des chemins de traverse qui nous invitent à passer au niveau supérieur.
Il ne suffit que de gravir quelques marches, bordées de part et d'autre de vasques habitées par des fleurs saisonnières, pour les rejoindre et les suivre.
Commence la "Promenade en Hauteur"....que j'interprète comme une invitation à la vie. Il fait bon s'enfouir dans l'agglomération silencieuse d'un monde végétal, méticuleusement ordonnancé.
Promeneurs, curieux et malades en fauteuil roulants, personnels de l'hôpital en blouse blanche, déambulent doucement tous confondus. Si à juste titre, la violence des jeux de ballons et la survenue intempestive de conducteurs d'engins sur roulette sont prohibées, la promenade sur la hauteur me parait un culte rendu à la lenteur, une réconciliation à la vie. L'élévation des lieux, toute relative, permettrait de prendre le recul nécessaire face à l'adversité. Plus loin, la présence d'un kiosque à musique de facture récente laisse supposer les plaisirs redécouverts des concerts en plein air
Planté dans les feuillages, le dôme de la chapelle semble nous maintenir sous une bienveillante protection.
La pureté des lignes du bâtiment hospitalier dont le toit à la Mansart est orné comme il se doit, d'une frise de lucarnes se laisse deviner à-travers les silhouettes dentelées de tilleuls
qui au fil du temps, ont gardé leurs vertus apaisantes.
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