A force d'en solliciter ne serait-ce que l'esquisse d'un mouvement, la porte du balcon a fini par céder a nos appels, et s'ouvre maintenant, comme par enchantement, de plus en plus librement sur le monde. Nous en avions presque oublie les couleurs les exhalaisons, les vibrations acoustiques... Pourtant aux tréfonds d'une suspension narcoleptique imputable a la morte saison, leurs souvenirs, par a coups, parvenaient a nous tarauder.
Peu a peu, par petites tentatives renouvelées, nous testons l'air et reprenons contact avec nos repères d'odeurs évanouies dont nous avaient séparés de longues semaines d'immobilité hypnotique.
Réveil en douceur après un long long sommeil : caresses du soleil, pas encore trop ardent, gazouillis des étourneaux encore tout neufs, et peu affirmes
Notre quartier d'été n'est plus tout a fait le même, mais nous allons y retrouver nos marques . Déjà, de jeunes pousses qui ressemblent a de tenus fils de soie se dressent timidement dans les ornières qui marquent la disparition d' infortunes résidents, ceux qui n'ont pas résisté aux frimas polaires.
Je hume un par un les souffles prometteurs de la belle saison. Vibrisses en alerte, je surveille attentivement la progression des bourgeons encore fermes comme des poings sur eux-mêmes, et gorge mes prunelles en extase, de rayons lumineux.
Concentres sur nos retrouvailles , nous nous émerveillons encore cette fois de la renaissance éternelle, ponctuellement renouvelée au fil du temps.