28 octobre 2012
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Le parc de la Muette, c'est une pelouse triangulaire de plus six hectares, qui occupe les alentours immédiats de l'ancien rendez-vous de chasse. "La Pelouse" est entourée d'arbres, frênes, hêtres et marronniers notamment, qui atteignent parfois des âges vénérables
Doux tapis où tous les représentants de mon espèce sont autorisés à poser leur fondement et à socialiser, à condition d'observer les usages (ne laisser aucune trace derrière soi, observer une grande discrétion, ne pas chercher querelle)
Je guette la venue des amis. Le ciel est bas...Tardent-ils seulement ? je l'espère.
La "Pelouse", c'est un peu le paradis terrestre, sérénité, douceur des camaïeux, le temps s'arrête pour l'éternité.
1860 : Alors que le village de Passy vient d'être annexé à Paris, et les terrains redistribués et réaménagés, un français admiratif des bals que donne outre Manche un certain Lord Ranelagh, grand amateur de musique qui en 1750,organisait des concerts dans sa propriété de Chelsea, s'en inspire : à son tour, il fait construire une rotonde (aujourd'hui disparue), et organise un bal qui porte le nom de Ranelagh
1860 : le bal est terminé : Le baron Haussmann crée ce parc de six hectares où s'ébattent de concert petits et grands.
Dans les allées ombragées on prend plaisir à croiser des silhouettes qu'on apprend petit à petit à identifier puis progressivement à reconnaître, et à succomber au charme à la faveur de quelques fortuites rencontres.
Un pêcheur ramène la tête d'Orphée (jeté par les Bacchantes jalouses de son attachement pour Eurydice, dans le fleuve Euros au large de l'île de Lesbos, terre de la poésie) dans ses filets....
Le corps de marbre se meut ce qui de prime abord, ne nous parait pas concevable, et la scène semble se mettre à esquisser une valse lente, à mesure que nous nous approchons du socle. On dit que des chants s'échappent toujours de la tombe d'Orphée
(Louis Eugène Longepied - 1883)
Les arbres ornés de feuilles de dentelle semblent suivre le mouvement en se détachant du ciel, et leurs fruits se détachent et se laissent choir lourdement sur le sol détrempé.
Elégance végétale à l'approche du dénument qui préparera une renaissance.
Pour le moment, les pourpres entourent un socle vacant qui met davantage encore en valeur leur magnificence.
1902 : La Ville de Paris qui entend fêter dignement le centième anniversaire de Victor Hugo, et passe commande au sculpteur George Bareau. Celui-ci érige un haut relief de marbre dédié au poëte, mais la création est bientôt reléguée aux oubliettes. En 1985, on lui concède un emplacement à même le sol, adossée aux grilles de l'l'OCDE, à l'endroit où le chemin Pilatre de Rosier rejoint la partie ombragée de la Place de Colombie.
Entre temps, les amis sont revenus...
et la présence d'une fontaine Wallace répond justement aux nécessités d'hydratation de tout un chacun.