Je devais aujourd'hui pour des raisons professionnelles me rendre à proximité immédiate de la rue de Paradis.
La rue de Paradis, délimitée d'un côté par la rue du Faubourg Poisssonnière, de l'autre par la rue du Faubourg Saint-Denis, expose comme autant d'étendards des commerces de verreries, de miroiteries, de porcelaine et de faïences. Elle s'est volontiers prêtée à ces activités favorisées par la proximités de la Gare de l'Est (aujourd'hui toute pimpante, grâce à de récents travaux de rénovation) d'où provenaient les matières indispensables.
Je n'ai pas eu à marcher longtemps pour tomber en arrêt devant une façade qui semblait un monumental décor de théâtre entièrement composé de céramique.
La rue de Paradis semble bien abriter un angelot... Mais ne pas s'y tromper : cette rue porte en réalité le nom d'un lieu dit " les Prés des Filles de Dieu". Elle occupait avant la Révolution l'emplacement d'un jardin potager appartenant à un couvent de religieuses
Le couple de lettres CB étroitement enlacées représente l'union symbolique des deux architectes, Jacottin et Brunnarius, qui conçurent vers les années 1890 le siège social de la Maison du faïencier Hippolythe Boulenger
Les compositions sont signées Arnoux (il dirigeait l'atelier de décoration des faïenceries de Choisy-le-Roi)
Jusqu'en 1991, cet immeuble Art Nouveau abritait fort à propos le Musée de l'Affiche et de la Publicité. Depuis lors, la collection a été transférée au Pavillon de Marsan
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Sauf erreur de ma part, les portes semblent désormais fermées à tout badaud étranger à 'immeuble. Mais je me risque à quelques indiscrétions
Le "décor" laisse entrevoir, en arrière plan, une remarquable cage d'escalier qui mène à l'étage où se trouve une grande verrière que ne j'aurai pas la possibilité de connaître...
Les détails se révèlent partout, à perte de vue, pour le régal des yeux
L'objectif de mon appareil photo habilement cale entre les barreaux du portail d'entrée permet de surmonter les obstacles et offre à mon regard des plaisirs inaccessibles
Hippolythe Boulenger était le fournisseur du Métropolitain naissant : il nous a légué ce carrelage de céramique en biseau qu nous connaissons bien, et dont les propriétés acoustiques font le bonheur des musiciens