Les balades de Pistol, bouledogue français.
Son amitié avec Zelda, petite chatte toute noire
Nous avons admiré et contourné en tous sens le Regard Saint-Martin
qui depuis des temps immémoriaux captait rigoles et cascades dévalant la colline, pour alimenter les ecclésiastiques, propriétaires jusqu'à la Révolution, d'un territoire qui couvrait Charonne, mais aussi une grande partie de Belleville et Ménilmontant.
Revenant sur nos pas, à l'endroit où les rues de Savies et des Cascades se rencontrent, une rangée d'immeubles bas, ourlée de pimpantes boutiques s'efface, pour céder le passage à la chaussée qui se déplie tel un cours d'eau, par bonds facétieux. Le dégagement coloré ainsi offert, est une surprise
Au n° 42, là où officient maintenant deux souffleurs de verres, était la maison de Casque d'or, l'héroïne du film de Jacques Becker.
C'est ici même qu'ont été tournées certaines scènes du film
En 1900, les Apaches faisaient la loi dans les rues de Belleville ...
En face de chez Casque d'Or, un arbre dépouillé de sa toison estivale protège d'un rideau dentelé, la façade d'une habitation anonyme.
Voilà que, surgissant de la paroi du mur qui fait l'angle des deux rues, de macabres figures nous figent sur place.
A Belleville-Ménimontant, comme à Montmartre ou sur la Butte aux Cailles, les traces héroïques de l'âpre combat mené par les communards, ainsi que le dénoument sanglant qui suivit, restent gravés dans la mémoire collective.
Parfois, il arrive que les ombres reprennent vie, que les regards nous pénêtrent et ne nous quittent plus..
La maison voisine offre sans transistion aucune, un abord décontracté.
La rue entière encore trempée de bruine est à nous. Les résidents frileux se sont retirés derrièrs leurs persiennes bleues et se calfeutrent. Une éclaircie s'annonce plus loin, nous la suivons.
La porte blanche est ouverte aux artistes qui souhaitent s'exprimer en dehors des circuits commerciaux. L'esprit de Louise Michel et de Jean-Baptiste Clément, auteur présumé du "Temps des Cerises" , perpétré à la faveur des manifestations artistiques, est toujours présent.
Et là, une maisonette entourée d'un jardiner jouxte l'établi du garagiste
Plus loin, une nature exubérante tente d'échapper à ses carcans.
La présence fortuite d'une façade élaborée annonce-t-elle un changement de décors ?
Fort heureusement, il n'en n'est rien.
Depuis le Moyen Age, Savies, propriété du prieuré de Saint-Martin des Champs et des Templiers, cultivait la vigne.
Nul doute que l'ancien village maraîcher reste toujours bien vivace, même en retrait derrière les murs clos.
Une maison toute simple aux persiennes bleues... Une demeure modeste dont la simplicité rurale est devenue très prisée. Dans son contexte ordinaire, elle ne suffirait pas à capter l'attention. Mais voilà, nous nous trouvons bien à Paris.
En face, d'anciennes vitrines ont été transformées en halls d'immeubles. Les artisans ne sont plus, mais à première vue, les boutiques leur ont survécu, répondant à une vocation différente, et toujours précédées de leur petite porte, sur le côté.
Les habitations d'origine qui se détérioraient ont été détruites, mais pas complètement : l'architecte Grumbach chargé de rénover l'îlot insalubre, s'est refusé le droit d' ensevelir le coeur toujours battant d'une époque.
Les HLM sont derrière nous, et devant, de façon insolite, parait une petite guérite de pierre authentique coiffée d'un toit pointu
Adossé à un mur de soutènement qui protège le bas du village de tout risque d'éboulements, le Regard Saint-Martin a été en son temps édifié à un point de raccordement des "petites rigoles" de Belleville : les ecclésiastiques venaient s'y approvisionner en eau.
En peine de déchiffrer l' inscription gravée sur le fronton j'ai bien du recourir à un peu d'aide :
Le Regard a été entretenu avec dévotion. Sans doute l'a-t-il encore été en 1804, si on en croit le millésime porté sur la façade.
Perçant l'épaisseur du mur, telle une rigole, une volée de marches porte l'usure du temps, toujours présent dans la continuité.
Nulle trace visible aujourd'hui d'une quelconque mare alentour, que je sâche, peut-être encore vivante, mais enfouie quelque part, sans doute pas loin d'ici...
La passerelle métallique de la rue de la Mare est un belvédère ... qui immerge le promeneur non initié aux secrets d'un monde à part, englouti sous la flore sauvage, et où une faune farouche et multiple reprend ses droits sur la rectitude autrefois civilisée des rails d'acier.
Le pont délimite l' inextricable capharnaüm d'herbe et de métal, de la rue de Ménilmontant qui le surplombe et vue d'ici, parait en comparaison, "très comme il faut".
De l'autre côté, les rails s'engouffrent dans l'obscurité caverneuse de la toute proche colline de Belleville.
On chuchote que le chemin de fer de la "Petite Ceinture" pénètre dans les carrières de Paris qui mènent aux Catacombes. Le fait m'a été confirmé ; je ne m'y risquerais qu'avec la plus grande prudence...
Nul train ne peut désormais en cacher un autre. La voie s'ouvre librement à l'audace du curieux, à l'errance du parias, à la verve éclatante du contestataire, mais aussi, de nuit, à d'occultes pratiques.
L'expansivité populaire et la gouaille des cafés du coin se sont mis en demie-teinte. Encore silencieux en cette fin de soirée de novembre, les cabarets frileux se drapent sous des auvents. Les habitués arriveront un peu plus tard. Et ce soir, comme tous les soirs, ce sera poèmes et musique.
Un peu plus haut, on rencontre les charmes bucoliques d'une petite ruelle qui pointe vers une destination d'autant plus mystérieuse qu'elle est improbable
L'immeuble fait angle. L'étroite rue Chevreau qui intersecte la rue de la Mare semble s'être éclipsée pour s'accommoder de sa présence... à moins qu'il ne s'agisse de l'inverse. Faits l''un pour l'autre, lierre et mur lézardé s'épousent
La rue de la Mare exécute sans relâche, la grimpette annoncée de Ménilmontant, indifférente à l'étendard coloré des anciennes boutiques reconverties en ateliers d'artistes
Il reste encore retirés sans l'intimité de petites coures, d'authentiques artisans.
Interrompant la longue lignée d'immeubles bas, une maison de maître se dresse, sobre et blanche, seulement protégée de la rue par un jardinet.
Bientôt, à la faveur d'une courbe, villas et boutiques anciennes laissent place à des HLM. de tailles modestes. Conçus dans les années par l'architecte Grumbach, les nouveaux immeubles doivent répondre à la nécessité de reloger les habitants d'anciennes maisons bon marché et vieillissantes. Des îlots entiers frappés d'insalubrité sont rasées. Le nouveau paysage doit cepndant se faire discret, pour s'adapter à l'ancien, heureusement sauvegardé.
Nous laissons la rue de la Mare rejoindre plus haut la rue des Pyrénées et bifurquons dans une rue pavée qui s'accroche à la butte.
Le soleil tourne à l'Ouest, nous suivons une piste qui s'enroule autour
du clocher de l'église Notre-Dame de la Croix, qui pointe de temps en temps entre deux cheminée, pour veiller sur Ménilmontant.
La rue de la Mare paraît subrepticement sous la forme d'une boucle, avant d'amorcer la montée annoncée.
Elle embrasse dans la foulée, les plantureux contours du chevet
de l'église
La rue de la Mare fait mine de s'achever en impasse,
à moins qu' une envolée de marches
ne permette d'esquiver l'étendue indéfini qui fait obstacle. L'oeil curieux force les grilles des palissades et tente de déchiffrer des empreintes d'un monde parallèle presque oublié...
Avec tristesse, je relaie le malheur qui frappe notre amie Mamounette, brutalement séparée de sa compagne, "Elysée", une petite chatte douce comme du coton
http://deuxchatsdansmacuisine.over-blog.com/article-merci-89392176.html
Empoisonnée, tout comme l'ont été les deux autres chats de la maison (réchappés de peu à la tentative meurtrière), le petit ange blanc n'a pas résisté et a quitté ce bas monde..
Que la confiance et l'amour que nous portent inconditionnellement nos amis animaux cessent d'être bafoués par des monstres !
Mamounette, nous sommes de tout coeur avec toi.
Nos plus tendres caresses à Erlyn et Silea, les deux miraculés, qui sont toujours auprès de toi.
A Paris, il y a l'Elysée, un palais entouré d'un grand parc, résidence officielle de nos Présidents de la République, édifié dans la continuité d'une large avenue plantée d'arbres : les Champs-Elysées.
Des noms curieusement associés à un lieu très particulier... que les anciens situaient quelque part dans les Enfers ; lieu de perdition ou lieu de plaisirs ...
Sous l'Ancien Régime, le bal a depuis longtemps été l'un des divertissements favoris des classes privilégiées (noblesse et bourgeoisie) qui se réunissaient dans les salons de leurs hôtels particuliers : il s'agit d'abord de bals masqués, puis de bals costumés. Puis des établissements (tels la Comédie Française et l'Opéra Comique) offrent les plaisirs de la danse. Enfin, une ordonnance royale institue le "Bal de l'Opéra" avec ses fameux cortèges de rues (Le Veau Gras de Montmartre, la Reine des Blanchisseuses , et la Courtille à Belleville).
Le bal devient le passe-temps de toutes les classes de la société
Au-delà du mur des Fermiers Généraux on s'encanaille. A Montmartre, la quadrille, danse collective et "endiablée" fait fureur.
A l'aube du XIX siècle, quelques entrepreneurs tirent alors partie de cette passion naissante et ouvrent des salles de bals dans les faubourgs de Paris
- Dans le quartier du Faubourg du Roule, le célèbre Bal Mabille est à l'origine (à la fin du second Empire) une salle de danse implantée avenue Montaigne. Mabille un professeur de danse, y dispense des cours, avant d'ouvrir ses bals, fréquentés par une société aisée amatrice de plaisirs inavoués que présentent certains participants : Rigolboche esquive les premières figures de cancan, on y découvre aussi la Polka. La salle de bal magnifiquement décorée de décors champêtres, illuminée de lampions, est détruite par deux obus lors du siège de Paris en 1870.
- l'Elysée-Montmartre, ouvert en 1807 reste, malgré des avanies (incendié à deux reprises d'abord en1900, et récemment encore, en mars 2011) la mythique salle de concerts et de spectacles que nous connaissons, tandis qu'à Ménilmontant, hameau de Belleville
des salles des bals, des caf'conc, des guinguettes fleurissent également.
Le rue de l'Elysée de Ménilmontant percée en 1897, occupe en réalité l'emplacement d'un ancien bal publique.
L'Elysée : lieu de plaisir ou lieu de perdition ... la petite rue fleurie s'arrête abruptement, à notre grand désarroi, de même que la voie qui lui est contiguë.
Truffé d'impasses et de fausses pistes, l'actuel Ménimontant, avec son dédale de ruelles interrompues
parviendrait à nous égarer, s'il ne s'agissait de l'indéfectible flair de Pistol.
Si la gouaille populaire et la bonne franquette restent vivaces,
l'esprit de révolte l'est aussi.
Aménagements prioritaires à l'emporte-pièce, abus des bouldozeurs, prolifération de tours, expulsions des résidents les plus modestes désormais parqués dans des "cités", provoquent un mouvement de contre offensive, le ZOO PROJECT, organisé par un collectif d'artistes,
qui peuplent les murs nus, de gigantesques créatures porteuses de messages sans équivoque ; elles visent à mener le passant à la réflexion.
Réservoir des eaux de la Dhuys qui devaient alimenter Paris, terre de vignobles, "Ménilmuche" dont l'histoire reste étroitement liée à Belleville, célèbre toujours allègrement l'eau, la vie, et le bon vin
à l'ombre de l'imposant clocher de Notre Dame de Ménilmontant.
DepuisD
au coin de la rue.
Comme chaque semaine, je supervise activement le ravitaillement...
Haricots, coton-tiges, pain, crème, plums au rhum, topinambours, glycérine, pâte à gaufre...
le compte y est, j'ai tous mes papiers, je n'ai rien oublié : papier tue-mouche ? Je m'en charge ! papier de soie, papier à tout, c'est pour moi !
mais pour tout dire....je cherche autre chose, de loin le plus important :
Voilà, j'y suis, vous n'y êtes pas !
SANTE, TOUT L'MONDE !
Par solidarité, je me suis contenté de les suivre du regard.
On ne peut à la fois être et avoir !
Bonsoir !
La balade se prolonge dans des lacis de petits chemins qui forment des six et des huit, où une dense végétation s'épanouit sans retenue, ou presque ; les trajectoires prennent des tours fantaisistes de jardins à l'anglaise.
Devant les pas de porte, les vélos reposent disponibles pour se prêter à de tardives échappées de vacances.
Les seuils grand ouverts convient, une fois encore, quelques rayons solaires, plus rares mais tellement plus doux, à venir approvisionner les foyers de ses vertus thérapeutiques.
Là où plusieurs chemins se rencontrent nait une placette dont le centre est un arbre, roi parmi les fleurs. Autour de Lui, une garnison de pavés bien ordonnés se concentre pour figurer une marquetterie hexagonale.
Les tâches de couleurs vibrantes de l'été, s'éteignent et se fondent imperceptiblement telles des étoiles dans l'aube ouatée de la saison qui s'annonce
De surprises en découvertes, nous nous sommes amusés à nous perdre pour mieux ensuite nous retrouver,
et déchargés de la pesanteur rébarbative des préoccupations quotidiennes, avons librement goûté à l'enchantement d'une "errance poétique" qui ferait encore et toujours, le bonheur de peintres.
Le fond de l'air est frais. Les pas de portes se referment.
Toute fin annonce de nouvelles perspectives
La rue de Rungis va déboucher sur une place presque aussi parfaitement ronde qu'un fromage, tandis que se profilent à l' arrière plan, les épines métalliques d'un chantier qui encercle l'ancienne gare de Rungis
Le dernier pas de porte de la rue, entrebaillé sur le carrelage à cabochons gris et blanc d'un vestibule qui donne le ton de la maisonnée, révèle un foyer sobre et propre. Une plaque de cuivre apposée sur le mur extérieur lui prête un nom qui fleure bon
Pivotant presque sur nous-mêmes, nous arpentons une voie adjacente qui semble vouloir annoncer la proximité de plaisirs sensoriels.
"Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es", dixit Brillat Savarin.
En son temps, le fromager Androuet sut honorer à sa façon le magistrat homme de goût.
Mais ne nous écartons pas ...
Rue des Orchidées : ses abords sans caractère nous déçoivent,
mais bientôt
le béton s'estompe, la brique réapparaît peu à peu, et s'habille, un petit morceau de village semble vouloir se démarquer d'une toile de fond impersonnelle
le bitume s'estompe, les pavés refont surface, les rues reprennent taille humaine, replient en chien de fusil pour se déployer à la faveur d'une rencontre.
Les jets bleutés des wistéria sont éteints, mais les seuils des maisons se retranchent derrière de pléthoriques rideaux végétaux
Pour ne pas perturber l'enchantement des lieux, nous procédons avec d'infinies précautions au gré de petites voies qui semblent reposer sous des superpositions de verts, encore parsemés tard dans la saison de touches de couleurs.
Dans le coude d'une ruelle, presque saisis d'une ferveur religieuse, nous ralentissons encore le pas pour apprécier à leur juste valeur les goulées végétales qui s'épanouissent en cascades sous nos yeux
Rue des Liserons, rue des Iris... A la croisée des chemins, on rencontre la vie, tout simplement.