Mes promenades avec Pistol, bouledogue français ; sa vie, ses amis chats, chiens, vaches et chevaux. Balades insolites dans Paris et ses environs. Nos voyages, nos lectures, nos loisirs.
Les promeneurs se sont clairsemés et ont regagné leurs tanières. Rollers, cyclistes, enfants, bidules multicolores, qui circulaient et voltigeaient ont regagné les rangs. Tard dans la soirée, le bruits, rires, et fragments de conversation, interceptés en cours de route, se sont dilués jusqu'à se taire. Le trafic routier n'est plus qu'un fond sonore homogène et permanent.
Au sortir des taillis qui bordaient la voie ferrée, le crépuscule s'est éteint doucement et une congrégation de lueurs électriques nous signale la proximité retrouvée de l'agglomération urbaine
Certaines bâtisses de la ville, dotées de charisme ou de fonctions particulières, jugées dignes de représenter les préoccupations contemporaines (architecture commerce, culture ou sciences), sont surlignées de jaune et d'or. Elles font office d'anges gardiens auxquels il est rassurant, bien que parfois illusoire, de se référer.
L'aube est venue adoucir l'opacité de la nuit, le jour s'est installé, et le midi a pris place. Nous avons tenté de nous aventurer dans des rues qui paraissaient mener très loin, mais qui, de croisements en détours trompeurs, nous ont inévitablement débarqués sur les quais. A peine surpris par ce tour de passe-passe, nous avons poursuivi, vaille que vaille, le défi d'échapper au contemporain et de reprendre un chemin du labyrinthe dans l'espoir d' y retrouver un morceau de temps perdu . A un moment donné, le hasard d'une intersection nous l'a offert, une nouvelle fois.
L'humble rue qui descend des moulins s'affale mollement, sans air ni grâce. Elle est austère et revêche. Son nom évoquerait de façon plus appropriée la froidure des lieux, que la perspective de joyeuses agapes
Et pourtant, planté dans un lambeau de sol défoncé, le numéro 19 de la rue des Frigos se dresse impérieusement. L'arrière d'une cour dénivelée révèle l'imposante toiture d'un quelconque château qui semble s'être résolu à un laisser aller générateur de délires imaginatifs et d'élans créatifs, des plus loufoques aux plus élaborés.
Précédant le paysage de fantaisie, une créature extravagante peut en cacher une autre, tout comme pourrait le faire un train...
Au pied de l'énigmatique enceinte, des voies paralèlles, à demi ensevelies dans le bitume, et dont le parcours s'interrompt brusquement, retracent un mouvement de va et viens, réglé comme du papier à musique, qui appartenait à une époque pas si lointaine...