Le petit marchand de neige a jeté ses pépites sur Pigalle qui dort le jour, avec d'infinies précautions pour ne pas perturber les affaires des voyageurs de passage
Paillettes célestes et constellations luxurieuses s'enchevêtrent indifféremment et viennent s'abattre comme des lucioles sur des étendards polychromes
Lupanars exotiques, planques discrètes, points stratégiques des coups de maîtres, havre des amours furtifs.
Le rouge s'allie au noir, et on y mange, on y boit, on y rit :
c'est la fête
A chaque moment de la journée son public : balayeurs le matin, familles l'après midi, touristes le soir et la nuit.
Sous la neige, le va et vient habituel de l'Allée Georges Ulmer qui partage l'avenue de Clichy s'est interrompu ou presque
Les arbres dentelés occultent pudiquement le mythique " Sexodrome" et profitent de l'éclat de ses lumières pour se parer d'atouts festifs.
De jour, la Place Pigalle en demi lune est froide et éteinte ...
Elle occupe l'emplacement d'une portion du mur des fermiers généraux, en son temps désigné sous le nom de mur des Dames (en référence aux abbesses de Montmartre). En son centre un puits servait d'exutoir (déversoir d' ordures, nettoyage des rues, lavage du linge). En 1863, Daviou se charge de réaménager la place et entoure sa fontaine d'une pelouse et de quelques arbres ceints d'un grillage.
La fontaine au repos se couvre d'une mantille de neige
"Un ptit jet d'eau, une station de métro..." station Pigalle !