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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 14:18





Le thermomètre nous a accordé une clémence que nous ne lui avions pas connue depuis des mois, et nous a encouragés à nous rapprocher de l'eau. Les austères façades de la forteresse de Paris qui longent le fleuve semble avoir revêtu, pour l'occasion, une physionomie plus avenante.


Photo 7212


La Seine coule paisiblement , et  les   différents  corps de la Police  en représentation sur la façade  de leur Préfecture, arborent des sourires engageants . 

Photo 7215


Nous avons traversé le Pont  au Change, longé le Quai de Gesvres à la lisière du trompe l'oeil, et pris sur le trottoir de droite le Boulevard du Palais.

Côté soleil, le boulevard est longé par le Palais de Justice, précédé de son monumental portail doré et d'une impressionnante volée de marches,



Photo 7218 

et juste en face, une petite boutique, que la sobre apparence ne distinguerait pas de beaucoup d'autres, parvient à me surprendre, mais pas tant que cela...

 Le  souvenir de Saint-Louis rendant la justice à l'ombre de son chène à Vincennnes, est toujours matérialisé par la présence toute proche de la Sainte Chapelle, édifiée en son temps, à la demande du monarque, sur l'actuel site du Palais de Justice.

Photo 7216


La Maison Bosc  qui depuis 1845, s'est spécialisée dans la confection des costumes d'audience de la Magistrature, du Barreau, des Universités, et s'est acquis une réputation mondiale, a bel et bien sa vitrine

"La robe" est le plus ancien costume et la tradition la plus ancienne... encore vivante.
La robe de nos juges, rouge et bordée d'hermine, est indéniablement une survivance du manteau royal.

Pour la petite histoire, les avocats sont à l'origine, des clercs religieux. La couleur de leur robe fermée par 33 boutons symbolisant l'âge du Christ, est noire pour les occasions ordinaires, rouge pour les audiences solennelles. Au XVII, les avocats soucieux de se différentier des juges adoptent définitivement la robe noire.

La  robe rouge à encolure d'hermine (n'en déplaise aux défenseurs de la cause animale) devient désormais l'apanage exclusif des  juges, et l'est resté. Leur opulence plus ou moins affichée indique  le niveau d'études des magistrats.


Bouche de métro


Une place ombrée et silencieuse qui dégage de multiples arômes jouxte la boutique Bosc et s'ouvre, en vis à vis du portail principal du Palais de Justice. Plantée en son milieu, un édicule de métro signé Guimard porte le nom de "Cité. Le coeur de Paris bien calé entre les rempars austères et monumentaux de ses édifices administratifs et judiciaires apparait sous les traits d' une grande corbeille de fleurs..



Photo 7219


La place Louis Lépine auquel les inventeurs de la Foire de Paris se rallient, abrite depuis 1808 les stands et pavillons du  marché aux fleurs. Mi couvert, mi aérien,  sa vocation exclusivement végétale le différencie des marchés aux puces.
Les conditions météorologiques encore capricieuses ne risquent pas de défier nos flâneries. Les pavillons métalliques 1900 qui  nous ramènent immuablement à la Belle Epoque nous abriteront des giboulées intempestives. 

.
Le marché aux fleurs" de la  Cité ouvert toute l'année de huit heures et dix-neuf heures trente, apporte au parisien qui ne peut sortir de ses murs l'occasion d'une escapade parmi les simples fleurs des champs, au jardiniers-décorateurs recelleurs de projets un éventail d' éléments décoratifs, à l'amateur d'exotisme, la découverte de la plante rare

Le dimanche, le "marché aux fleurs" se transforme en "marché aux oiseaux", pour l'agrément des amateurs d'espèces rares... emprisonnés derrière les barreaux de leurs cages




Marché aux fleurs, Paris


Au cours de l'hiver, plantes, arbustes et semis se tiennent côte à côte dans la tiédeur rédemptrice des serres. Quelques maigres  pousses échappées des frimas ou arrachés à leurs terres lointaines tentent d'apitoyer le passant.

Des petits sacs de graines offerts à profusion toute l'année nourrissent l'espoir. On se laisse souvent aller au coup de coeur.


Marché aux fleurs, Paris


Au gré des saisons, les couleurs fraîchement écloses s'échelonnent. Les arbustes se redressent de toute leur hauteur, les plantes vertes se présentent sous leur meilleur jour et offrent sans retenue,  leurs feuillages les plus  brillants, et leurs  couleurs les plus variées.


Vue de la Tour St Jacques

L' allée centrale du marché aux fleurs nous mène  vers l'autre bras de la Seine  qui embrasse l'Ile de la Cité ; la "sortie du marché" nous offre en prime une esquisse du clocher gothique flamboyant d'une tour construite par Charlemagne, et qui aurait abrité une relique de Saint-Jacques...




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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 00:01



La fête n'est pas tout à fait finie.


Entre deux réveillons, un entre-deux de guirlandes de feux et de diamants.

Une araignée spatiale se repose discrètement pour ne pas éveiller les soupçons. Elle veille sur son oeuvre gigantesque : elle est parvenue secrètement  à  tisser à une vitesse supersonique une gigantesque toile, qui suit méthodiquement des circuits rectilignes, verticaux et horizontaux, en filigrane de microscopiques perles d'argent, dont elle a  accroché les pans aux étoiles du ciel.




Fêtes 2009-2010 Forum des Halles, Paris
La libellule qui batifole entre deux bulles prendra garde d'échapper à l'irrésistible attrait de se filets.

Photo 6167
  Une nef latérale du Temple de la consommation,  aujourd'hui étrangement calme... L'euphorie des festivités semble presque laisser place au recueillement : les pas deviennent nonchalants, Les paroissiens  figurent des zombies ; ils hésitent sur les directions à prendre entre  un passé immédiat qu'ils ont à peine eu le temps d'entrevoir et les promesses encore imprécises d'une aire nouvelle.

Photo 6163
La première messe est dite. La seconde est prévue dans les jours qui viennent. Un palier à angle droit  donne aux voûtes en ogive l'occasion de se déployer et facilite les furtives  retraites des druides des comptes bancaires.

Photo 6158
Le présence d'un escalier se prête souvent une interprétation symbolique sur l'influence obscure qu'il exerce sur la pensée : toute circonvolution favoriserait en effet un cheminement de réflexion et annoncerait une révélation

Photo 6161
Au faite de ces quelques marches, se trouve bien sûr, la célèbre salle multiplexe de cinéma très grand public (on y trouve au sens propre, comme au sens figuré, à boire et à manger - ce qui ne peut raisonnablement répondre à l'unanimité des goûts).

Mais notre "révélation"  à nous se trouve juste en face ...


Fêtes 2009-2010 Forum des Halles, Paris
Allée latérale gauche où des sources de lumières s'écoulent en donnant l'impression de chutes cristallines  de filets d'eau  limpides

Fêtes 2009-2010 Forum des Halles, Paris
Allée latérale de droite, des filets de lumière s'égrainent en cataractes du ciel à la terre. L'illusion nous transporte on ne sait dans quelle direction mais étrangement,
peu nous importe .


 Le forum de Halles a pour vocation comme tous ses ancètres depuis l'époque des splendeurs romaines, de se prêter aux  rassemblements des peuples pour favoriser les échanges sociaux, administratifs, religieux et  commerciaux.

 Aujourd'hui 26 décembre de l'An 2009, le temple de la consommation est étrangement calme et presque désert... Nous baignons sans le savoir dans une quatrième dimension. Sait-on où commence le ciel et où le sol s'arrête

Fêtes 2009-2010 Forum des Halles, Paris
Dessous-dessus, entre deux mondes, on se laisse flotter dans un univers clos aux volumes mutantes qui offrent  des perspectives ouvertes à l'infini. L'extérieur et l'intérieur se fondent l'un dans l'autre le plus naturellement du monde

Fêtes 2009-2010 Forum des Halles, Paris
Espaces trompeurs, décor de songe, où les lois de la pesanteur semblent abolies, ou l'impossible semble se poser dans vos mains, où l'irrationnel est inconnu.

Fêtes 2009-2010 Forum des Halles, Paris
Le Choeur de l'édifice se situe sur une place carrée, la pièce maîtresse des lieux ,  le saint du saint, à peu de chose près... C' est cet  endroit central qu'on appelle traditionnellement le Forum,

Encore aujourd'hui, on se sent irresistiblement attirés par  cette extraordinaire ouverture  au débouché  des bâtiments intérieurs en enfiliade.

Et c'est ici, au centre, à l' extérieur où se retrouvent réunis les points cardinaux de l'édifice, qu'on semble avoir décroché une  lune. Et je me prends à visualiser  la mer de Tranquilité.

Je me laisse  un instant aller  à méditer...




"Il était une fois les Halles"...



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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 20:47




Partis du n°1 place Blanche, nous avons suivi une rue voisine de la rue Blanche qui nous laissait entrevoir une touche  de verdure.



Promesse tenue. Nous débouchons sur la place d'un village : épicerie,


spécialités savoyardes au coin de la rue : restaurant fermé, nous sommes lundi.


Bar des habitués.  La rue se laisse aller à une douce déclivité, avant de se stabiliser à l'horizontale, et se relève doucement.



Elle enveloppe un square central qui la baigne de ses feuillages à la belle saison.



Et au milieu du square, Berlioz veille sur les jeux enfantins. Il écoute la musique de leurs rires et connaît leurs rêves.


Adolphe Marx (1869-1939) est né à Bruxelles où il a exercé les fonctions de bourgmestre. Lors de la première guerre mondiale, il refuse d'exercer ses fonctions sous la tutelle de l'Allemagne et est emmené en captivité à Goslar en Basse Saxe
(cette ville fondée au X siècle attira les seigneurs germaniques et a été classée en 1992 Patrimoine mondial).
Evadé, il est élu député, et lutte en faveur du suffrage universel et du droit de vote pour les femmes. Il  fait construire le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles et organise l'Exposition Universelle de 1935 sur le plateau du Heysel, où se tiennent toujours expositions et foires internationales.
Paris a tenu à lui rendre hommage en lui dédiant cette place, à proximité immédiate de la rue de Bruxelles





Au n° 9, quelques marches permettent d'atteindre une petite porte discrète que mon père, étudiant ingénieur, franchissait chaque jour pour rejoindre une petite chambre avec vue sur coure. Il était abrité par une "très vieille dame".


Marié et jeune père de famille il était revenu présenter sa famille à sa chère "vieille dame de Babar". Madame L. était souffrante et toute frêle. Elle détestait le bruit, exigeait qu'on chausse les pantoufles dès le seuil de sa porte, mais nous avait accueillis avec une tendre sollicitude. Son divan était habité de poupées de porcelaine et de chiffon. L'une d'elle au regard myosotis portait le nom mystérieux de "Pas-touche". Nous n'aurions jamais pensé enfreindre cette affectueuse consigne.



En bas de l'immeuble, le portail voisin laisse entrevoir d'élégantes propriétés entourées d'arbres. La discrétion est de mise.


A quelques mètres de là, une porte cochère aux cuivres rutilants ne sourit que d'un oeil, au pied d'un immeuble en porte à faux, qui suit péniblement la faible dénivellation de la rue.


Planté à l'un des coins de la place, un immeuble construit à la fin du XIX porte sans doute depuis 1946, gravé en lettres d'or, le logo Gaz de France. Le temps semble
 s' être arrêté.



En face, loggias ornées de guirlandes et  vastes verrières arquées clament un optimisme lié à cette époque de progrès et d'expansion.


Guirlandes fleuries,




Générosité des courbures, douceur des arrondis,


Foi en l'avenir, honneur à l'ingéniosité, confiance dans le progrès


Cette rue, l'une des quatre disposées aux points cardinaux  de la Place Adolphe Max nous précipite devant le complexe cinématographique Ciné PathéClichy. Nous retrouvons le boulevard de Clichy à son embouchure ; il vient de prendre naissance au carrefour, appelé Place de Clichy où se rencontrent les 8è, 9è, 17è et 18è arrondissements, cet endroit névralgique de rencontres et d'affrontements historiques où un monument circulaire a été érigé à la mémoire du maréchal Moncey.  La boucle est bouclée...

Clichy : de jour et de nuit



Le monde n'est  décidément pas si grand qu'on pourrait le croire. La rue  située à l'angle opposé de la Place Adolphe Max nous ramène Place Blanche, directement au pied de la rue Lepic.





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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 19:43
Les quais de la ligne 1 (Vincennes-La Défense)  ont ceci de spéciale : ils ondulent. Prudence donc ! Mais l'attente  paraît brève...



D'abord, sur les murs,  on remarque une série de sous-verres  ; ce sont des reproductions d'estampes publiées dans les journaux pendant la Révolution française







Plus loin, occupant toute la longueur des quais, une fresque murale de 180 mètres représente différentes scènes de la Révolution Française









Cet ouvrage a été réalisé par Liliane Bélembert, Odile Jacquot et Le Boulanger



Des vitres de la verrière murale dans la station Bastille, on peut contempler le va et vient des péniches et bateaux panoramiques devant le Port de l'Arsenal, lequel relie le canal St Martin à la Seine. Il a été construit à l'emplacement des fossés de la fameuse Bastille


Le premier tronçon de la ligne 1, réalisé sous le contrôle de Fulgence Bienvenue, était destiné à desservir les différentes attractions de l'exposition universelle et l'accueil  de jeux Olympiques de 1900.  Cette ligne reliait la Porte maillot à la Porte de  Vincennes. Le trafic urbain s'accroissant, elle fut prolongée de la Porte Maillot au nouveau quartier de la Défense, et étendue jusqu'au Château de Vincennes. Les stations qui mesuraient à l'origine 73 mètres durent être allongées pour permettre l'arrêt de cinq voitures.

La station Bastille dut, en conséquence,  être légèrement déplacée : son tracé en  courbe fut accentué pour accueillir des trains devenus de plus en plus longs.

 On ne cesse depuis lors de chercher à optimiser la fluidité des mouvements voyageurs. Depuis les années 2000, des portes palières sont progressivement installées sur la ligne et le fonctionnement entièrement automatisé des rames est prévu pour la  fin 2010

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 00:00
Le groupe de militants  "Justice pour les animaux" s'est installé, mercredi dernier une grande partie de la matinée au n° 1 de la rue de la Paix. Le meeting sur place vient de prendre fin.

La colonne vendôme et la Place sont toutes proches


Mes camarades  et moi même prenons la direction du Ministère de la Justice pour déposer notre pétition


Mission accomplie, nous nous séparons. Mais la magnifiscence du cadre dans laquelle notre action a pris place me retient  plus longtemps encore.

 La place Vendôme ressemble à un gigantesque coffret à bijoux


Louis XIV constatant une pénurie de bâtiments publics fit racheter au Duc de Vendôme son hôtel qu'il fit raser et confia le projet à Mansart. Des dépenses importantes et la construction du Château de Versailles mirent un frein au chantier qui fut vendu à la Ville de Paris.

Le roi dut inaugurer la Place devant des façades vides. John Law et son papier monnaie en racheta une partie et amena une nuée de spéculateurs très heureux d'acquérir de beaux hôtels qu'ils aménagèrent, pour des sommes dérisoires. Ces "traitants" ou "maltotiers" mal considérés et jalousés, firent cependant travailler des artistes et artisans de goût.

Pendant la Révolution, la place fut  le théâtre de dérives en tous genres. Danton proclama la Première République en 1792 du haut d'un balcon et la place, rebaptisée "Place des Piques" vit le défilé constant de révolutionnaires portant des têtes au bout de lances.

Napoléon Bonaparte remit de l'ordre et fit ériger la colonne en utilisant des canons pris aux Autrichiens lors de la Bataille d'Austerlitz.

Au XIX, les grandes familles s'installent dans le luxe. la Première Guerre mondiale mit fin aux "années folles", (une bombe ennemie s'abat sur le Ministère de la Justice) mais sitôt les hostilités terminées, la vie reprend son cours sur la Place Vendôme qui perpétuant sa réputation, reprend son train de vie



Boucheron fut le premier joaillier à s'installer ici même. Il abrita la belle comtesse de Castiglione qui avait séduit tout Paris mais finit ses jours en solitaire, ne sortant que de nuit et se faisant monter ses repas à sa fenêtre par une corde.



Van Cleef et Arpels, depuis cent ans à l'Hôtel de la Parabère


 


Mauboussin s'installe après la deuxième guerre mondiale dans l'Hôtel Fitz James

 


Nitot, orfèvre de l'Empereur est repris par Chaumet qui partage, avec  le suisse Bréguet (horloger du roi Louis XVI et de la Marine) l'Hôtel St James où mourut Chopin



La rue de Castiglione et de la Paix furent percées sous Napoléon III pour permettre l'accès aux nouveaux quartiers


La place Vendôme est ainsi parcourue par une voie de circulation reliant la rue de Rivoli à l'Opéra


Les grandes banques internationales prirent place et se rassemblèrent ici. Le Crédit Foncier (fondé par Napoléon III) qui occupe l'Hôtel d'Evreux est toujours propriétaire de la moitié de la place Vendôme.



La colonne Vendôme se présente comme une espèce de pièce montée inspirée de la colonne Trojane. Elle est construite sur les bases de la statue équestre de Louis XIV détruite au cours de la Révolution. Elle est bâtie en pierre de taille recouverte de plaques de bronze sparées par des cordons sur lesquels sont inscrites les légendes des scènes sculptées au-dessus.


Un escalier intérieur à vis mène à une galerie

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  • : Balades avec mon chien
  • : Mes promenades avec Pistol, bouledogue français ; sa vie, ses amis chats, chiens, vaches et chevaux. Balades insolites dans Paris et ses environs. Nos voyages, nos lectures, nos loisirs.
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Nous autres français sommes bien égoïstes. Lorsqu un pays dispose d un blog comme Balades avec mon chien, il devrait le traduire en anglais, italien, espagnol, japonnais, chinois etc... que le reste du monde en profite. D ailleurs, Armide mérite un auditoire bien plus large que 60 millions d internautes (plus quelques belges, suisses, quebecois). En tous cas, j adore Balades avec mon chien et je suis loin d être seule !

       

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