Il arrive parfois qu'on fasse, par inadvertance, alors qu'au fil des jours on s'efforçait de remplir au mieux, confiant dans les lendemains, le rôle qui nous était imparti, les frais d' un enchaînement de circonstances désastreux, en devenant subitement la victime collatérale de circonstances dont on ne détient pas la clé.
Nous voila pris a brûle-pourpoint dans une spirale qui nous arrache avec une force violente a notre quotidien, pour nous précipiter dans une spirale qui nous projette aveuglement en enfer.
Mais inversement, il suffit parfois de presque rien, pour qu'a la faveur d'un imprévu aussi insigne que accidentel, le malheur s'arrête, et que tout a coup, la destin qui s'était trompe, revienne sur ses pas. Tout peut redemarrer de nouveau et basculer doucement a l'endroit : les difficultés s'aplanissent, les tourments s'estompent , tout redevient progressivement plus simple, plus limpide, et de nouveau...vivable.
On ne connaissait que son nom...prédestiné, si l'on en juge : René ; c'était inscrit sur le carnet de santé dont on avait méticuleusement arrache les pages et qu'on avait quand même pris soin de placer en évidence sur la boite au fond de laquelle il se terrait dans l'incompréhension du drame qui se jouait. Que se passait-il ? Allait-il mourir...Quand viendrait-on le chercher....
Trois jours et trois nuit durant, il se fit invisible, glisse dans des recoins insoupçonnés de la chambre qu'on avait mis a sa disposition, perdant le boire et le manger, s'efforçant d'éviter tout contact, refusant toutes les distinctions très spéciales que lui valait sa condition d'invité, offertes en abondance, et que ses congénères du foyer se prenaient a lui envier...
Le quatrième jour, le vétérinaire reçut une bonne nouvelle : René avait, comme je le soupçonnais, fait l'objet de la vindicte d'un amoureux éconduit qui profitant de l'absence de sa dulcinée avait cru le moment venu de réaliser son cruel dessin.
La jeune dame meurtrie au plus profond d'elle même finit par dérouler le fil de l'énigme qui la conduisit chez le praticien lequel favorisa avec coeur, les retrouvailles.
L'histoire de René se termine bien ; sa maîtresse retiendra sa vie durant esperons cette l'obligation legale, une precaution elementaire qui est de faire identifier nos sujets.
Bouboule qui depuis la veille en début d'après midi était reste la nuit durant sur le qui-vive dans les sous-sols glaces du supermarché encourrait la funeste perspective d'être écroue, alors qu'il n'avait commis aucun forfait.
Il dormit la journée durant.
Alors qu'il se tirait doucement du sommeil, son propriétaire en émoi, vint frapper a notre porte. En déplacement, il avait confie Bouboule a sa fille...qui l'avait oublie !
L'histoire aurait pu mal finir. Est-il raisonnable de laisser son ami a la merci d'une rafle dont les gestionnaires de l'établissement ne pourraient être tenus pour responsables ?
...et maintenant, autre chose :
On vient de nous confier deux âmes en peine...
Ils se prénomment Athos et Iris, sont frères et soeurs indissociables ; ils ne se quittent jamais, l'un devant l'autre, le protégeant. Ils se ressemblent tellement qu'on ne parvient pas encore a les distinguer l'un de l'autre. L'un bouge, l'autre pas, L'un ronronne parfois, l'autre pas...
Ils viennent d'être arraches a leur palais ou il y a sept ans, ils sont nes et ont grandi dans le tendre giron de leur maîtresse toute puissante, protectrice adorée.
Un jour, la maîtresse a été poussée hors du monde. Son heure n'était pas venue ; pourtant un crabe en décida autrement. En franchissant la grande porte, ses yeux se sont voiles de désarroi. Qu'allaient devenir ses doux compagnons de route ...
Nous leur avons ouvert la porte et leur avons offert temporairement le gîte et le couvert. Ils ont pour l'instant présent trouve refuge dans la penderie...
Les gamelles se vident, mais le poil reste bien triste. On peut, de temps a autre apercevoir, a la dérobée, une oreille, un bout de queue, pas grand chose en somme, pour le moment...